mercredi 27 novembre 2013

Août


    
   En août, nouveau défi : dans un mois vous déménagez ; Tessa, Vitus, vous trouvez un appart, ok ? Mmmh eh bien si on déménage de toute façon, oui on va tenter ça ! On a réussi à trouver quelques plans, visité un truc dégueu et fracturé. Finalement c'est Emir qui nous a relogés avec notre Marius dans un autre appart du précédent proprio, large d'esprit (parce que faire habiter 2 mecs et une fille ensemble, en âge de fête et sans contrat de mariage, même dans notre ville - une des plus ouverte d'esprit de Turquie - ça reste difficilement acceptable pour les proprios qui se la jouent à l'occasion contrôleurs des mœurs). Encore un joli et spacieux appart même si on doit renoncer à notre précédente terrasse avec accès direct au toit. D'ici si on monte sur le toit, on voit la mer... je ne vais pas me plaindre non plus ! Et en prime on a un grand bébé pigeon sur notre petit balcon qui participe à nos repas en nous saupoudrant de plumes usées et nous faisant croire toujours un peu plus à son élan prochain. Un mois plus tard il a disparu. Objectant qu'il n'avait pas l'air asez dégourdi pour s'envoler, Vitus a parié sur une capture par les gros coucous qui venaient l'embêter. Toujours est-il, on a trouvé notre rythme avec les gars, on cuisine beaucoup (allelujah ! le partage des tâches est optimal), on mange bien, on profite ! Certes je regretterai un peu les voisines de l'ancien quartier, assises devant chez elles sur le trottoir toute la journée (parfois en compagnie de leur télé) qui m'avaient finalement adoptée, m'offrant des chocolats pour célébrer un peu comme eux leurs fêtes religieuses. Et ces petites maisons traditionnelles, basses et charmantes, abritant quelques poulets dans l'arrière-cour. Un peu plus gitan que ce nouveau quartier, et plus convivial.

   Ce mois-ci une autre association locale amie avec la nôtre accueille des participants de Géorgie, d'Italie, de Grèce, d’Azerbaïdjan et de Turquie aussi pour un projet d'une semaine. Le thème : entrepreneuriat social. Vitus et moi sommes invités à y participer. Dès le début tout le monde a capté que je ne connaissais rien au sujet, bon, au moins comme ça les positions sont clarifiées. Mais ce tout le monde est bien gentil et on passe de bons moments ensemble, à parler de culture, de nos pays, nos habitudes dans un anglais approximatif. On se dandine sur les mêmes musiques internationales le soir, et ça fait marrant de se voir soi-même tout mondialisé et relié à "tous les jeunes du monde, au moins !", par des musiques plus ou moins faciles qui définissent notre génération à l'échelle mondiale, en tant que modèle et produit de la jeunesse actuelle. Bon tu perds le rythme, la musique continue quand toi tu la philosophes ma fille, t'y penseras après, "Good girl" !
Bref ce projet est réussi en ce qui concerne la dimension interculturelle et visite de Çanakkale (au passage on a grimpé à Assos, et ça valait bien le coup !). En ce qui est du thème ajouté, échange des participants sur le chômage des jeunes dans leur pays, ainsi que sur des exemples d'initiatives sociales, un peu irrégulier en fonction des présentations, mais des résultats intéressants tout de même. Et puis pour Vitus et moi, qui savons que viendra notre tour d'organiser un projet semblable sous l'égide de la Commission Européenne également, c'est l'occasion de voir en coulisses le déroulement type d'un-tel projet. Ce projet-là a été réalisé grâce au programme "Jeunesse en Action" de la Commission Européen (ce même programme qui nous a permis à Vitus et moi de venir squatter la Turquie avec l'action Service volontaire européen (SVE)). Tout le monde repart la semaine passée, invitant chacun chez lui pour une visite personnalisée du pays.

   En aussi il y a Emir et Aylin qui se marient et nous invitent. Belle entrée en matière culturelle que de prendre part à cette cérémonie. Ils sont déjà mariés à la mairie, Aylin a déjà fait à Istanbul la cérémonie des femmes. Maintenant c'est la fête avec tout le monde, on danse ! Bon, j'imagine que la danse turque mettra un peu de temps à s'imprimer sur mon corps et mes mouvements moulés à l'occidentale. Inch'allah. C'était sympathique, j'ai appris quelques danses de groupes, les amis des jeunes mariés nous ont bien accompagnés. Au final, Emir et Aylin nous ont expliqué qu'ils s'ennuyaient un peu, cette fête répondant plus aux désirs et prescriptions de leurs familles qui voulaient faire à leur idée qu'à leurs propres envies. Je commence à comprendre le poids et l'autorité de la famille dans la culture turque, petit à petit.


   Le mois d'août nous invite tout en douceur dans la culture et dans le programme.

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